SNCF : l’ouverture à la concurrence reste à quai

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/14/sncf-l-ouverture-a-la-concurrence-reste-a-quai_6063295_3234.html

La crise liée au Covid-19 entrave le processus de libéralisation du marché ferroviaire français. Pourtant une demi-douzaine d’opérateurs privés continuent à se préparer.

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Publié le 14 décembre 2020 à 10h14 – Mis à jour le 14 décembre 2020 à 12h53
Un train italien Thello à la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), le 22 mars 2012.

C’était l’un des marqueurs de la réforme ferroviaire de 2018. Le monopole de la SNCF sur le transport intérieur de voyageurs a pris fin en 2020, et l’ouverture à la concurrence aurait dû se concrétiser dimanche 13 décembre, date à laquelle la SNCF a mis en place sa grille horaire 2021. Pourtant il n’y a toujours pas l’ombre d’un opérateur alternatif à la compagnie publique historique sur les rails français (si on met de côté le fret et les liaisons internationales). Et il n’est pas garanti que les usagers verront rouler des trains de voyageurs hexagonaux issus de compagnies privées d’ici à la fin du quinquennat. Deux ans et demi après la promulgation de la réforme, la concurrence ferroviaire est au point mort.

Comment expliquer cet apparent échec de l’ouverture du marché ferroviaire ? Première réponse : la crise pandémique. « Le modèle économique du train est en train d’exploser, alerte Michel Neugnot, vice-président de la région Bourgogne-Franche Comté, référent transports auprès de l’association Régions de France et expert du système ferroviaire français. L’épidémie bouleverse les habitudes, assèche les financements. Elle va laisser des traces durables. On ne peut pas raisonner sur l’ouverture à la concurrence sans avoir ce contexte en tête. »

« Ticket d’entrée »

Illustration avec la compagnie Thello (filiale de l’opérateur public italien Trenitalia), qui avait prévu de faire rouler le premier TGV non SNCF sur Paris-Lyon-Milan en juin 2020. Elle a reporté son projet face à l’ampleur de la crise sanitaire. De même, l’opérateur de car longue distance Flixbus, qui voulait lancer cinq lignes low cost fin 2021 a renoncé au mois de mai.

Autre exemple : la compagnie publique espagnole Renfe avait trompeté son arrivée en France avec ses trains à grande vitesse AVE pour répliquer au débarquement des TGV Ouigo de la SNCF en Espagne. Elle sera finalement en 2021 aux abonnés absents. «

 

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