Comment l’Adut (association dauphinoise des usagers du train) s’est-elle créée ?
Michel Verdel : « C’était en 1979. Des habitants de La Tour-du-Pin étaient mécontents d’une annonce de la SNCF de supprimer l’arrêt de 7h12 du Parisien. C’était un train qui reliait Grenoble à Paris. À cette époque, une centaine de personnes l’empruntaient. Avec d’autres usagers, nous nous sommes mis devant le train, afin de le retarder. Ces arrêts ont duré plusieurs mois. Le maire de l’époque, René Mollard, avait agi, aussi. Il avait demandé aux services techniques d’apporter la 4L de la commune pour bloquer les rails. »
Jean-Luc Emauré : « À cette époque, on commençait à comprendre que le train devenait un moyen de locomotion pour se rendre au travail. L’entrée de Lyon était de plus en plus compliquée. »
Quelles sont les missions de l’Adut ?
M. V. : « Nous intervenons sur des questions de suppressions d’arrêts, de confort, du nombre de wagons, de suppressions des contrôleurs, etc. Ce qui a changé, aujourd’hui, c’est la difficulté à trouver le bon interlocuteur : SNCF Réseau, SNCF Mobilité, il y a beaucoup de responsables. »
J-L. E. : « Il y a également l’information aux usagers. Notamment lorsqu’il y a un souci sur un train. En nous appelant, nous informons au plus vite des dysfonctionnements. Nous dressons des constats sur une année : la ponctualité, notamment. Nous avons aussi un rôle de proposition. Nous sommes l’interlocuteur de la SNCF, au nom des usagers, par rapport à des projets, sur la ligne en Y Lyon/Grenoble/Chambéry. »
Votre rôle d’intermédiaire est-il efficace ?
M. V. : « Oui. Mais ça nécessite du temps. Pour obtenir l’aménagement de la gare de Saint-André-le-Gaz (travaux d’accessibilité, de signalisation et d’amélioration du trafic, N.D.L.R.), ça m’a demandé de rencontrer tous les présidents du groupe transport de la région Rhône-Alpes, dans les années 2000. Et attendre plus de 15 ans pour voir le projet budgétisé et voté. On a affaire à des élus qui gèrent les budgets. Si on est une dizaine, on ne pèse pas dans le débat. Nous, nous sommes à toutes les réunions officielles. On ne peut pas passer sous silence nos déclarations. Nous interpellons souvent les vice-présidents par courrier. »
Combien de membres revendiquez-vous ?
J-L. E. : « On compte en moyenne 500 adhérents par an. Ils viennent de toute la région et de toutes les gares : Pont-de-Beauvoisin, Les Abrets-en-Dauphiné, Voreppe, Voiron, etc.»
Sur quels chantiers travaillez-vous actuellement ?
M. V. : « Nous pouvons citer la question des gares prioritaires, comme Bourgoin-Jallieu, La Tour-du-Pin, Voiron, Lyon Part-Dieu ou Grenoble. Ce sont des gares qui sont aménagées pour améliorer l’accessibilité : aux personnes à mobilité réduite, aux cyclistes, aux personnes âgées, etc. Mais il y a encore du travail à faire, notamment à Bourgoin-Jallieu, pour créer un cheminement qui protège les usagers qui viennent du parking de Charges. »
J-L. E. : « L’idée est que les gens abandonnent leur voiture au profit des trains. Pour cela, il faut un service fluide, accessible et ponctuel. »
Erratum : J’ai volontairement mis à jour le lien du site à la place du blog qui n’existera plus au 31/12/2019 Eric
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