Lyon : Avec sa navette aérienne, Supraways veut faire décoller les transports en commun

VEHICULE DU FUTUR Rapide, fiable, écologique… La navette aérienne imaginée par Supraways, une entreprise d’Ecully, attire déjà les grandes villes étrangères. Mais ses concepteurs veulent d’abord l’implanter là où elle est née, en métropole lyonnaise

Jennifer Lesieur
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Une simulation numérique d'une navette aérienne Supraways.
Une simulation numérique d’une navette aérienne Supraways. — SUPRAWAYS
  • L’entreprise rhodanienne Supraways a mis au point une navette aérienne conçue pour transporter personnes et marchandises.
  • Un mode de transport en commun inédit qui veut allier rapidité, fiabilité, durabilité et économie pour les usagers comme pour les investisseurs.
  • Les véhicules de Supraways intéressent déjà de grandes villes du monde dont la population croissante accélère le besoin d’une mobilité alternative.

Un jour pas si lointain, pour prendre les transports en commun, il faudra lever la tête. Si les voitures volantes sont encore du domaine de la science-fiction, les véhicules aériens sont sur le point de se concrétiser dans le Rhône. Supraways, entreprise basée à Ecully, y travaille depuis six ans, et bâtira dans les prochains mois un tronçon à échelle réelle de ce nouveau mode de transport économique et durable, inédit, sous cette forme, dans le monde.

Claude Escala, président et fondateur de Supraways, manipule une maquette et sa vision semble se matérialiser : une navette autonome de 7 à 9 places, à propulsion électrique, portée par une infrastructure aérienne qui enjambe l’espace public. « L’énergie est non polluante, le véhicule s’autoguide : on supprime les risques de panne et le coût du conducteur, avec des rails toujours propres, protégés des feuilles mortes, des déchets… »

En heures creuses, les navettes transportent du fret

Un système de transport à la demande, rapide (50 km/h en urbain, 100 km/h en interurbain) et fiable : Claude Escala a tout prévu. « L’infrastructure aérienne, en acier vert et panneaux photovoltaïques, donne à la navette une fluidité qu’elle n’aurait jamais au sol. » A quel prix ? « Les politiques français pensent que c’est moins risqué de construire des métros et des trams, mais leurs coûts sont phénoménaux ! Notre projet divise l’investissement par dix. » En heures creuses, un mode de transport en commun revient cher, en énergie et en personnel. Là aussi, Supraways a trouvé la parade : « Les cabines tourneront toujours en heures creuses, mais pour transporter du fret. »

Les véhicules aériens se veulent l’alternative future à la voiture : « On peut battre la voiture parce qu’on est rapides et on organise nos réseaux de telle manière qu’un véhicule puisse aller de A à Z sans arrêt intermédiaire. » Pour ceux qui préfèrent l’intimité de leur habitacle, la navette peut être privatisée. Les sièges sont sécurisés, équipés de système antifraude et de caméras de surveillance pour rassurer les voyageurs de nuit.

Une implantation dans les zones congestionnées ou abandonnées

Reste à savoir où implanter ce rail perché à 6 m de hauteur, donc très visible. Claude Escala compte sur « les périphéries qui sont congestionnées dans le monde entier. En France, on a aussi 7.000 km de voies ferrées désaffectées, des zones industrielles, autant de sites prêts à accueillir des infrastructures modernes. » Un pilier serait planté tous les 40 m. « La faune et la flore peuvent passer, l’eau aussi », précise-t-il.

Supraways imagine un début de réseau permettant de relier Lyon avec une ville de la métropole comme Charbonnières, ou avec l’aéroport Saint-Exupéry. Avant d’aller beaucoup plus loin… « Supraways intéresse beaucoup à l’étranger », confie Claude Escala. Les deux tiers du monde ont besoin d’un système de transport rapide et accessible financièrement. Les Emirats, la Chine ou encore les Etats-Unis ont compris notre concept mais, pour l’instant, je veux le réaliser en France. Le financement que la région Auvergne-Rhône-Alpes vient de nous accorder en sera le déclencheur. Il n’est plus temps de tergiverser, il faut avoir de l’audace ! » Chez Supraways, l’audace est déjà dans l’air.

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