La SNCF a passé commande des premiers modèles à Alstom, pour le compte des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie. Le président d’Alstom France, Jean-Baptiste Eyméoud, envisage “les premiers essais sur voie fin 2023, et a priori une mise en service commerciale en 2025”. Avec près de deux ans de retard sur les ambitions initiales du gouvernement.

Alstom fait figure de pionnier dans le train à hydrogène, avec une technologie mise au point dans son usine de Tarbes. Il a fait circuler ses premiers prototypes en Allemagne en 2018 et y est maintenant entré dans une phase industrielle, avec 41 commandes à ce jour. Le groupe français a aussi vendu des modèles en Italie.

Comment ça marche ?

Ces trains mélangent de l’hydrogène embarqué à bord et de l’oxygène présent dans l’air ambiant, grâce à une pile à combustible installée dans la toiture qui produit l’électricité nécessaire à la traction de la rame. Ils ne rejettent que de la vapeur d’eau.

Pour faire simple, un train à hydrogène est un train électrique mais qui n’est pas alimenté comme les autres au réseau électrique. Son électricité provient de la pile à combustible installée à son bord.

Plus écolo

La SNCF, longtemps réticente, a fini par se convertir à l’hydrogène, désormais considéré comme une bonne option pour remplacer le diesel. Elle s’est donnée pour objectif de ne plus utiliser ce dernier en 2035.

“C’est une étape supplémentaire vers le +zéro émission+ dans le transport public ferroviaire”, souligne Christophe Fanichet de la SNCF à l’AFP. Il reste à voir si l’on peut utiliser de l’hydrogène “gris” (fabriqué avec des processus utilisant des énergies fossiles, donc polluants) avant de passer à l’hydrogène “vert” (issu d’énergies renouvelables par électrolyse de l’eau, vraiment propre mais nettement plus cher), pour lequel la France, ni aucun pays d’Europe n’est prêt.

Et en Belgique ?

France et Allemagne sont sur les rails. Les Pays-Bas ont déjà fait des tests. Les trains à hydrogène sont en effet une alternative aux trains à diesel qui roulent encore par centaine. Côté belge, la SNCB compte bien étudier cette option à l’avenir. Une ligne le long du canal Gand – Terneuzen est notamment à l’étude.  Mais il n’y a toujours rien de concret pour le moment.