Vélo dans le train : la SNCF pointée du doigt

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Claire Domenech Publié le 22/08/2019 à 9h38
Embarquer son vélo dans le train pour partir en vacances s’est révélé “mission impossible” cet été pour des centaines de passagers.
Un manque de places dédiées aux vélos dans les trains. C’est ce que dénonce CycloTransEurope, relayée par 20 Minutes, qui accuse la SNCF de mener “une politique anti-vélo”. Dans une lettre adressée mardi 20 août à la ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne, l’association de cyclotourisme lui enjoint de demander à la SNCF de “prendre des mesures urgentes pour accueillir les cyclistes correctement” dans ses trains.
Cet été, les cyclistes ont largement partagé leur désarroi sur les réseaux sociaux avec le hashtag #monvélodansletrain. Si certains postaient des photos d’emplacements vélos saturés, d’autres ont carrément vu leurs vacances gâchées, en se voyant intimer l’ordre de descendre du train, malgré leur billet. Avant, la SNCF proposait aux passagers avec vélo de réserver une place pour leur équipement. Un service désormais supprimé au grand dam des cyclistes. Pire, le nombre d’emplacements qui leur était réservé a même diminué. “Fin 2017, la SNCF a supprimé, sans concertation, les quatre emplacements vélos des TGV Grand-Est. Les places sont aussi de moins en moins nombreuses sur les TGV Nord. Ils ont aussi été réduits de quatre à deux places dans les TGV Atlantique”, regrette l’association CycloTransEurope.
Train + vélo : ça déraille – CycloTransEurope écrit à @Elisabeth_Borne pour qu’elle intervienne auprès de la @SNCF afin qu’elle prenne des mesures urgentes pour accueillir les cyclistes correctement dans ses trains et renonce aux mesures répressives. @RPicard_SNCFpic.twitter.com/NBhuRZgT1A
— CycloTransEurope (@eurovelo3) August 19, 2019
La SNCF s’explique
D’autant que la SNCF a été “pionnière dans ce domaine, en étant la première à autoriser l’emport des vélos dans ses trains à grande vitesse. C’était au début des années 2000, et il y avait alors quatre places dédiées aux vélos [au prix de 10 euros la place] dans la grande majorité des rames”, rappelle Érick Marchandise, président de l’association. Pour sa défense, la SNCF explique avoir dû faire des choix. “Des arbitrages ont ainsi dû être faits afin de prioriser la garantie d’un nombre suffisant de places assises”, indique à 20 Minutes l’entreprise ferroviaire, qui assure en revanche que le nombre de vélos rangés sous housse ou démontés n’est pas restreint à bord de ses trains.
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Des solutions
Une solution qui est loin de satisfaire les associations de cyclistes. “Les vélos ne sont pas toujours simples à démonter et une fois dans une housse, ils deviennent très compliqués à transporter. Si vous voyagez avec des enfants et/ou si vous avez des correspondances, cela devient mission impossible. Surtout, même rangé dans une housse, un vélo ne tient pas dans les espaces réservés aux bagages. Le train reste tout aussi encombré”, avance Olivier Schneider, président de la FUB (Fédération française des usagers de la bicyclette). La solution qu’ils proposent : augmenter la capacité de la zone réservée aux vélos dans les trains. “Il serait préférable de s’entendre sur un pourcentage d’emplacements vélos à réserver dans les trains”, ajoute-t-il. En attendant, le débat reste vif sur les réseaux sociaux.

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