SNCF : y a-t-il vraiment un risque de grève à Noël ?

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L’absence d’unité entre les syndicats de cheminots lors des négociations salariales avec la direction éloigne le risque d’une grève massive pendant les vacances de Noël.

Par E.R.
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Un énième Noël menacé par les grèves à la SNCF ? Un mouvement social d’ampleur était redouté il y a encore quelques jours, rappelant le mauvais souvenir des perturbations de 2022 qui avaient impacté plus de 200 000 voyageurs. Heureusement pour les usagers, s’il n’est pas complètement écarté, le risque de grève semble s’éloigner à un mois des fêtes de fin d’année. Les syndicats de cheminots se divisent lors des négociations salariales avec la direction : l’intersyndicale nationale a annoncé, jeudi 23 novembre, sa mise en sommeil, alors qu’elle avait permis l’unité du mouvement contre la réforme des retraites.

Dans le ferroviaire, la CGT, Sud Rail, la CFDT-Cheminots et l’Unsa Ferroviaire avaient jusqu’à mercredi soir, minuit, pour signer ensemble l’accord proposé par la SNCF sur la revalorisation des salaires. La proposition de l’entreprise prévoit une hausse de 4,6 % en 2024, dont 1,8 % d’augmentation générale. La SNCF s’engage aussi à augmenter les salaires les plus bas, ainsi qu’à verser une prime de partage de valeur de 400 euros aux 140 000 cheminots du groupe.

Un accord signé par la moitié des syndicats seulement

Seules la CFDT-Cheminots et l’Unsa-Ferroviaire ont approuvé l’accord proposé par la SNCF, qui n’a donc pas été signé par les autres syndicats. Désormais, seul Sud Rail continue de faire planer le doute, et appelle sur X (ex-Twitter) à “rouvrir les négociations pour éviter la grève”. Pour lui, l’accord proposé manque cruellement de “mesures de rattrapage de l’inflation subie en 2023, qui acte donc d’une nouvelle baisse du pouvoir d’achat des cheminots”. Le syndicat demande toujours une augmentation brute de 400 euros sur le salaire de tous les cheminots, expliquait son délégué Fabien Villedieu, sur Europe 1 la semaine dernière.

Le scénario de perturbations à Noël n’est néanmoins pas complètement écarté. Comme Sud Rail, la CGT-Cheminots désire poursuivre les négociations, qualifiant les propositions de la direction d'”indécentes et méprisantes au regard du contentieux salarial accumulé”. À elles deux, les deux organisations pèsent 57 % des voix syndicales. Et rien n’assure par ailleurs que l’accord ne soit appliqué par la SNCF dans son intégralité, s’il n’est pas signé par l’entièreté des organisations. Début décembre, une grève des aiguilleurs pourrait également venir perturber le bon fonctionnement des trains.

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