Une dernière grève “impopulaire”, mais il y en aura peut-être bientôt une autre. Au lendemain de l’annonce des bénéfices de la SNCF en 2023 (1,3 milliard d’euros), le délégué Sud Rail Fabien Villedieu met la pression à la direction en vue d’une nouvelle négociation salariale. “Dans un premier temps, on va voir l’intersyndicale, parce qu’on pense qu’à plusieurs, c’est plus simple pour se faire entendre. On va demander à la direction de rouvrir une négociation salariale. Si elle refuse, oui je vous le dis, il y aura une grève”, assure-t-il dans Apolline Matin ce jeudi sur RMC et RMC Story.
“Ça va bien pour la SNCF puisqu’elle fait des bénéfices, mais ça ne va pas bien pour les cheminots. Or le bénéfice ne tombe pas du ciel, c’est le fruit du travail des cheminots. Et donc je pense qu’on devrait récolter un peu le fruit de notre travail”, ajoute-t-il. En revanche, concernant les dates des possibles prochains mouvements sociaux, Fabien Villedieu a conscience que les Français vivent mal le fait d’être impactés pendant les vacances scolaires. Surtout que cet été, il y aura aussi les JO de Paris.
“Tout faire” pour éviter une grève pendant les vacances
“Sur cet été, mon sentiment personnel, c’est que si on peut éviter une grève pendant les vacances scolaires, je ferai tout pour le faire, explique le délégué syndical. Mais ce n’est moi qui décide. On aura un collectif, des discussions. Ce n’est pas forcément une responsabilité. Je suis prêt à assumer des grèves impopulaires. La dernière était très impopulaire. Je pense qu’il faut réfléchir. Ça compte dans notre réflexion en termes de stratégie.”
“Notre message n’est pas passé, indéniablement, ajoute-t-il à propos de la dernière grève, au début des vacances d’hiver. Et je peux le comprendre. On a entendu en permanence que les contrôleurs commencent à 2.900 euros, qu’ils ont eu 500 euros d’augmentation de salaire en l’espace de deux ans… Ce qui est totalement faux. Mais si vous martelez ça dans la tête des gens, et qu’on leur dit qu’on fait grève, ils vous regardent avec des couteaux dans les yeux.”
Et selon Fabien Villedieu, cette idée d’éviter de pénaliser les usagers pendant les vacances est “partagée” par les contrôleurs rassemblés dans un collectif, hors syndicats, qui ont été à l’origine de la grève du 16-18 février. “J’ai de très bons rapports avec les responsables du collectif, souligne-t-il. C’est une réflexion qui est partagée. Est-ce que ça va faire qu’il n’y aura pas de grève au mois d’avril pendant les grands départs? A l’instant T, je ne peux vous répondre. Mais en tout cas, c’est une réflexion partagée, collective, et on verra ce que ça donnera.
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