Le ministre délégué aux Transports a précisé ce jeudi 7 septembre les contours du futur «pass rail» qui devrait être accessible à tous les Français «quel que soit leur âge».
par LIBERATION
Cela fait de longs mois que la mesure est dans l’air, cette fois elle semble bien être sur les rails. «Je veux que les Français, quel que soit leur âge, puissent acheter ce pass et voyager en Intercité ou TER, de manière illimitée, pour un prix unique pas cher», a affirmé Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports, ce jeudi 7 septembre au matin. Interrogé sur le plateau de France 2, Clément Beaune a confirmé une possible entrée en vigueur à partir de l’été prochain du «pass rail», en mentionnant un «prix attractif autour de» 49 euros par mois, à l’instar de ce qui se fait déjà en Allemagne.
De l’autre côté du Rhin, les Allemands peuvent voyager sur tous les réseaux urbains (métro, bus, tramway) et dans les trains régionaux du pays pour 49 euros mensuels. Le «Deutschlandticket» a été lancé le 1er mai dernier. La mesure, financée à parité par l’Etat fédéral et les Länder, doit coûter trois milliards d’euros par an jusqu’en 2025.
🔴🗣️ Clément Beaune annonce la mise en place à l’été prochain d’un “Pass Rail pour tous” sur le modèle des Allemands. Il coûtera “autour de 49 € par mois” et permettra de voyager en illimité avec les TER et Intercités. #Les4V @CBeaune pic.twitter.com/PMudreH8mm
— Telematin (@telematin) September 7, 2023
Clément Beaune a aussi estimé que, «si possible», le pass français pourrait fonctionner «avec les bus, métros et tramways dans nos grandes villes». Aux Pays-Bas, par exemple, on peut passer du train au tram avec la même carte, sur laquelle on charge des crédits avant le voyage.
Pour permettre la création de ce pass, l’Etat, «qui mettra la main à la poche», «commencera à avoir cette discussion avec chaque président de région, de métropole et les maires de grandes villes» «dès le mois de septembre», a précisé le ministre des Transports.
Lundi, Emmanuel Macron avait relancé cette idée de «pass rail». «J’ai demandé au ministre des Transports de lancer avec toutes les régions qui sont prêtes à le faire le même dispositif», avait-il déclaré, interrogé par le youtubeur Hugo Travers. «Toutes les régions qui sont prêtes à le faire avec l’Etat, banco», avait ajouté le chef de l’Etat, rappelant qu’elles avaient la main sur la tarification de leurs TER.
«Le président de la République a souvent de très bonnes idées, mais il faut surtout qu’il arrête d’avoir des idées avec le pognon des collectivités locales», a réagi sur France Info Franck Dhersin, vice-président des Hauts-de-France chargé des transports. «Je dis au président de la République : banco ! Mais c’est votre idée et vous la financez», a-t-il ajouté, notant que sa région dépense déjà 530 millions d’euros par an pour faire rouler ses TER, subventionnés à 75 %. Le pass annuel ferait baisser les recettes et obligerait les régions à acheter davantage de trains pour répondre à une inévitable hausse de la fréquentation, selon lui.
Au-delà de ce pass aux contours encore bien flous, Clément Beaune avait déjà affirmé son souhait que les régions harmonisent les prix des transports locaux. «Parfois, dans un sens ou dans l’autre d’un TER, on n’a pas la même tarification, ce n’est pas tout à fait compréhensible pour les usagers», avait-il remarqué en mai. De fait, la liberté tarifaire accordée aux régions leur a donné beaucoup d’imagination, puisqu’elles disposent de leurs propres barèmes, promotions et cartes de réduction. Celles-ci s’ajoutent aux cartes nationales de la SNCF, lesquelles sont acceptées ou refusées dans les TER, selon les lieux et les périodes.
Mise à jour : à 11 h 24, avec davantage de contexte.
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