https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-des-marches-publics/lamelioration-du-noeud-ferroviaire-lyonnais-en-debat-1025115
Pour décongestionner le noeud ferroviaire lyonnais, SNCF Réseau a présenté un plan. Un tiers des retards sur le réseau régional est dû à un incident lié au noeud ferroviaire. La création de voies nouvelles et d’une gare souterraine est envisagée. Les élus plaident pour un véritable RER.

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Par Vincent Charbonnier Publié le 29/05 à 19h49
Attention dossier sensible. Ces dernières années, le Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) s’est effacé devant le Noeud ferroviaire lyonnais (NFL). Un noeud quasi gordien, tant les enjeux sont multiples et difficiles à concilier. En témoigne la consultation ouverte jusqu’au 11 juillet par la Commission nationale du débat public autour de la desserte ferroviaire lyonnaise.
Au total, douze branches différentes et deux corridors de fret européens qui convergent en pleine ville. 1.200 trains le traversent chaque jour. Son coeur bat à la Part-Dieu , première gare de correspondance française, fréquentée par 32 millions de voyageurs chaque année. Prévue pour en accueillir 35.000 chaque jour, elle en voit transiter plus de 120.000 aujourd’hui. Cette congestion pèse sur la ponctualité. Un tiers des retards sur le réseau régional est dû à un incident dans le NFL. Avec 80 % des trains à l’heure, Auvergne Rhône-Alpes figure à l’avant-dernier rang des régions françaises, juste devant Paca. Cette situation devrait s’aggraver avec l’accroissement des trajets à longue distance et du fret dans les prochaines années… si rien n’est fait.
Un investissement de 500 millions d’euros
Pas avant 2040. C’est tout l’objet du débat lancé autour du projet de SNCF Réseau qui complète un plan déjà engagé de 500 millions d’euros comprenant entre autres le réaménagement de la gare de la Part-Dieu, la suppression de passages à niveau dans l’agglomération, la modernisation des installations de triage. A plus long terme, il est proposé d’agir en trois points critiques. Deux voies supplémentaires de 10 kilomètres seraient construites entre Saint-Clair et la Guillotière et deux nouvelles voies à quai à la Part-Dieu, en surface ou en sous-sol avec la création d’une gare souterraine qui renchérirait considérablement la facture, la doublerait même. Deux nouvelles voies seraient également aménagées entre Saint-Fons et Grenay à l’est.
Le coût total des travaux s’élèverait entre 2,8 milliards et 4,3 milliards d’euros selon les options retenues. Ces aménagements permettraient d’accroître de 40 % la capacité du NFL. « Tant qu’on n’aura pas réalisé le noeud ferroviaire et le contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise, on fera des améliorations, mais marginalement », estime Patrick Jeantet, président de SNCF Réseau qui plaide aussi pour un nouveau système intelligent d’attribution des sillons, plus performant pour le fret notamment. Mais, circonstance aggravante, il faudrait attendre vingt ans – 2040 – pour le démarrage de ce grand chantier !
Projet de RER
Dans l’immédiat, la création d’un RER à la lyonnaise refait surface et consensus. L’idée est de desservir les grandes villes de l’aire métropolitaine lyonnaise tous les quarts d’heure, et de pallier en particulier la non-réalisation de l’autoroute A 45 entre Lyon et Saint-Etienne. Elus de toutes tendances, LREM, écologistes, centristes, convergent sur ce projet à quelques nuances près. A la pointe de ce dossier, le conseiller métropolitain UDI Christophe Geourjon propose de relier les 35 gares existantes dans la métropole et d’intégrer les infrastructures SNCF dans le réseau du Sytral.
Cette volonté commune se heurte toutefois à des divergences sur le statut de la gare de l’aéroport Saint-Exupéry, sous-utilisée. La région, qui a inclus son développement dans son schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) souhaite voir renforcée sa desserte. Autre attente en suspend : la réalisation du CFAL au moins dans sa partie nord, toujours au point mort depuis sa déclaration d’utilité publique en… 2000. Ce corridor situé au nord et à l’est de Lyon pourrait absorber les trains de fret, de produits chimiques et dangereux notamment, qui transitent aujourd’hui par les gares de Perrache et de la Part-Dieu, en plein coeur de Lyon.
Vincent Charbonnier

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