Grève SNCF. « Ça commence à bien faire » : le ministre des Transports veut limiter le droit de grève

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Alors qu’une nouvelle grève menace les trains SNCF pour le week-end prolongé du 8-Mai, le ministre des Transports, Philippe Tabarot brandit à nouveau sa proposition de loi visant à restreindre le droit de grève sur certaines périodes de l’année.

Ouest-France Publié le

« Ça commence à bien faire ! » Alors que la menace d’une grève à la SNCF pèse sur voyages prévus pour le pont du 8-Mai après l’appel de plusieurs syndicats à la mobilisation, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a de nouveau affiché sa volonté de limiter le droit de grève.

Il a brandi sa proposition de loi votée au Sénat en décembre dernier, visant à empêcher les grèves à l’approche des périodes de grands départs. Mais le texte n’a pas encore été présenté à l’Assemblée nationale.

Restreindre le droit de grève

Alors que des syndicats ont mis en garde contre une « semaine noire » dans les transports à compter du 5 mai, le ministre des Transports a estimé que les revendications des grévistes, notamment sur des questions de rémunération, « n’étaient pas légitimes », a-t-il déclaré ce vendredi 18 avril 2025, sur Europe 1/CNews, jugeant que « certaines revendications paraissaient excessives ».

Philippe Tabarot a de nouveau plaidé pour sa proposition de loi qui vise à « sanctuariser certains jours dans l’année ».

« J’espère que le dialogue social et la responsabilité des uns et des autres pourra permettre d’éviter la grève. Si ce n’est pas le cas, dans les mois ou les années qui suivent, je ne vois pas comment on ne passerait pas autour de cette proposition de loi », a-t-il déclaré.

Le texte soutenu par la majorité de droite et du centre avait été voté au Sénat en avril 2024, mais n’avait pas poursuivi son chemin à l’Assemblée en raison des péripéties politiques ayant bouleversé le calendrier parlementaire l’an dernier.

Cette proposition de loi prévoit de « suspendre » le droit de grève dans le secteur des transports lors des vacances scolaires de la Toussaint, de Noël, d’hiver, de printemps et d’été, ainsi que les jours fériés et leurs week-ends prolongés.

Le ministre dénonce de la part des grévistes de la SNCF « un détournement du droit de grève, des grèves à répétition qui ne sont pas justifiées, une utilisation du droit de grève – un droit constitutionnel – à travers des préavis dormants », ou encore « des grèves perlées de 59 minutes ».

« En sanctuarisant certaines périodes de l’année, cela peut résoudre une partie du problème », assure-t-il.

Ce que réclament les syndicats

La CGT-Cheminots, première organisation syndicale de la SNCF, a appelé à une grève à compter du 5 mai, tandis que d’autres organisations ont également appelé à la grève, rappelle l’Agence France-Presse (AFP).

Le troisième syndicat du groupe, SUD-Rail, avait déjà appelé à une grève des contrôleurs pour les 9, 10 et 11 mai, en plein pont du 8-Mai, rejoint ensuite par un influent collectif de contrôleurs. Il avait également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié.

La CGT demande, pour les contrôleurs, une « revalorisation » de la « prime de travail » ainsi que la revue des « paramètres » des logiciels d’organisation du travail qui provoquent « d’importants désagréments dans le quotidien » des agents.

Pour les conducteurs, le syndicat souhaite la « réouverture des négociations sur la refonte de la prime traction », un « élément de rémunération important chez les conducteurs. »

Ce que rétorque le PDG de la SNCF

« J’ai entendu et j’ai bougé sur des revendications légitimes, en particulier sur les plannings des contrôleurs », s’est défendu jeudi le PDG de la filiale d’exploitation des trains de la SNCF, Christophe Fanichet.

Interrogé par Le Parisien sur d’éventuelles nouvelles revalorisations salariales, Christophe Fanichet a rétorqué : « On a fait le job, on a tenu tous nos engagements pris en 2022 sur les demandes légitimes » des contrôleurs. « Pour 2025, je rappelle que nous avons négocié en fin d’année dernière une augmentation générale de 2,2 %, plus que l’inflation », a également assuré Christophe Fanichet.

« S’il y a une grève, cela veut dire moins de résultats pour l’entreprise, donc moins d’investissements dans le ferroviaire et moins de redistribution l’année prochaine pour les cheminots », a-t-il enfin ajouté.

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