Une enquête du journal « Le Monde » dévoile les méthodes de comptage avantageuses qui permettent à la SNCF de masquer une partie des retards de ses trains
Selon les chiffres de la SNCF, seulement 12,5 % des TGV sont arrivés en retard en 2023. La même année, l’Autorité de régulation des transports (ART) comptabilisait 23,3 % de retards.
Comment expliquer ce grand écart, qui représente en moyenne 86 retards par jour qui sont comptés par l’ART mais pas par la SNCF ? Selon une enquête du journal « Le Monde » il faut notamment chercher du côté de la définition même du « retard ».
Pour la SNCF, un train est considéré comme à l’heure si son retard est inférieur à 5 minutes pour un trajet de moins d’1 h 30. Il en va de même pour un retard de moins de 10 minutes pour un trajet compris entre 1 h 30 et 3 heures. Et un train qui a moins de 15 minutes de retard pour un trajet de plus de 3 heures est lui aussi considéré comme à l’heure. En clair, par exemple, si un train dont le trajet total fait 1 h 32 arrive à son terminus avec 9 minutes de retard, la SNCF le considère comme étant à l’heure.
Un train annulé n’est pas en retard
Par ailleurs, la SNCF ne compte pas dans les trains en retard les trains annulés, que ce soit au dernier moment ou la veille du départ. Et ils peuvent être nombreux. De 2017 à 2019, selon l’ART, ils représentaient de 1,7 % à 4,7 % du total, avec des pointes à plus de 30 % lorsque le trimestre est marqué par un grand conflit social. Sans parler des annulations dues à des conflits sociaux locaux.
« Sans oublier que l’ensemble de ces chiffres ne sont que des moyennes et peuvent varier en fonction de l’heure, du jour ou du mois du trajet », ajoute « Le Monde ». Par exemple, « l’été, l’afflux de voyageurs vacanciers, mais aussi les conditions extérieures (chaleur, incendies, etc.) ralentissent davantage le réseau », explique au « Monde » Olivier Bancel, directeur exécutif Maintenance de SNCF Réseau.
L’article du « Monde » et l’enquête vidéo qui l’accompagne sont disponibles ici.
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