Ce qu’il faut retenir du rapport interne de la SNCF sur l’accident de TER dans les Ardennes

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Une semaine après l’accident de TER dans les Ardennes, un rapport interne préconise un renforcement des équipements d’alerte radio en cas de choc importants.

 La SNCF préconise dans ce rapport de « renforcer les équipements d’alerte radio en cas de choc important ».
La SNCF préconise dans ce rapport de « renforcer les équipements d’alerte radio en cas de choc important ». SNCF

Le 25 octobre 2019 à 07h52, modifié le 25 octobre 2019 à 15h32

Opération transparence à la SNCF après un incident polémique : la compagnie a mis en ligne sur son site ce vendredi matin le rapport interne sur l’accident de TER survenu la semaine dernière dans les Ardennes, à l’origine d’un mouvement social qui a semé la pagaille dans les gares, en fin de semaine dernière.

Rédigé par la Direction des audits de sécurité (DAS) de la SNCF, ce rapport s’accompagne d ‘une lettre du directeur général sécurité, Fabrice Delorme, qui rappelle d’emblée que « le passage à niveau a bien fonctionné », que « le conducteur du train a appliqué la réglementation », et que « la cabine du train a résisté au choc ».

La SNCF pas responsable

En somme, le rapport écarte la responsabilité de la SNCF dans l’accident. Les enquêteurs de la Direction des Audits de Sécurité ne mettent en évidence aucun élément dans la conduite du train qui pourrait être de nature à avoir contribué ou aggravé la collision avec le véhicule routier. « La cause première de l’accident est la présence d’un convoi exceptionnel routier sur le passage à niveau, estime la direction générale sécurité. Le convoi exceptionnel n’avait manifestement pas pris les mesures nécessaires et réglementaires pour emprunter ce passage à niveau. »

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Pour rappel, la collision survenue le 16 octobre entre ce TER reliant Charleville-Mézières à Reims et un convoi routier exceptionnel bloqué sur un passage à niveau avait fait 11 blessés. Lui-même touché et seul agent SNCF à bord, le conducteur du train s’était retrouvé sans moyens de communication en état de fonctionnement. Il avait dû porter secours aux quelque 70 passagers et sécuriser les abords pour éviter un suraccident.

Le rapport apporte des précisions sur le déroulé de l’accident. Juste avant le choc, qui s’est produit à 16h12, « à une vitesse voisine de 118km/h » note le rapport, « le conducteur s’accroupit rapidement derrière le siège pour se protéger ». Les constats des enquêteurs sur l’état général de la rame souligne des dégâts importants, photos à l’appui: la face avant est emboutie et détruite jusqu’à la base du parebrise, et ce dernier est fissuré. L’absorbeur de choc et la traverse inférieure emboutis. L’attelage automatique et tous les équipements environnants sont détruits.

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Améliorer les moyens d’alerte

Quelles leçons tirer de cet accident ? Pour la SNCF, pas question de mettre un contrôleur dans tous les trains : l’enjeu est d’améliorer le protocole d’alerte immédiatement après l’accident. Le rapport préconise ainsi un renforcement « des équipements d’alerte radio en cas de choc important » pour les autorails grande capacité (AGC). Le rapport recommande également « l’utilisation d’un téléphone portable professionnel GSM, programmé pour pouvoir joindre des interlocuteurs judicieusement choisis ».

Concernant la structure des trains, qui avait déjà fait l’objet d’améliorations à la suite d’un précédent accident survenu sur un TER à Serqueux (Seine-Maritime) le 20 octobre 2015, le rapport souligne la nécessité de poursuivre le renforcement de la protection des circuits électriques exposés à dégradation en cas de choc frontal.

Utilisation du droit de retrait

Les circonstances de cet accident avaient entraîné dans toute la France une série d’arrêts de travail sur la base du droit de retrait, une notion dont l’utilisation fait depuis l’objet d’un bras de fer entre syndicats et direction. Ces arrêts de travail avaient très fortement perturbé le trafic sur tout le réseau de vendredi à dimanche, et dans une moindre mesure lundi, alors que débutaient les vacances scolaires.

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