Bras de fer entre l’Etat et la SNCF au sujet du budget pour le réseau

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L’approbation du budget 2020 de SNCF Réseau donne lieu à un bras de fer en coulisse depuis plusieurs jours. La promesse de l’Etat d’investir à nouveau l’an prochain 3 milliards d’euros dans les voies ferrées semble compromise.

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A compter de 2022, l’Etat avait promis d’augmenter encore les investissements dans le réseau, au-delà des 3 milliards d’euros annuels.

Pierre GLEIZES/REA

Publié le 22 nov. 2019 à 19h18

Au début, tout s’annonçait sous de bons auspices: l’Etat qui soulage SNCF Réseau de 35 milliards de dettes (en deux phases calées en 2020 et 2022) pour lui permettre  d’alléger son bilan et ses frais financiers d’un milliard par an; un effort étatique de long terme mis dans les investissements depuis 2017 pour rénover les voies en piteux état; et un changement de statut pour cadrer avec le nouveau pacte ferroviaire adopté l’an dernier. Mais depuis plusieurs jours, le nouveau patron du groupe ferroviaire public, Jean-Pierre Farandou, doit, selon plusieurs sources, composer avec une certaine mauvaise volonté de Bercy au sujet du budget 2020 de SNCF Réseau.

A tel point qu’après moult aller-retours, des annulations de séance et un conseil d’administration tenu sans son plus gros morceau vendredi, comme la révélé « Mobilettre », un nouveau conseil a été convoqué pour jeudi prochain sur ce sujet décisif, selon nos informations. Dans la foulée d’une nouvelle réunion du comité d’audit, qui examinera les nouvelles propositions à la hâte. La raison du bras de fer? Depuis 2017, le gouvernement s’était calé sur un rythme d’investissement de 3 milliards d’euros par an, pour  remettre au niveau le réseau ferré et au-delà, passer à de hautes performances. Il est même prévu d’abonder cette enveloppe de 200 millions supplémentaires par an sur la période 2022-2026.

Commandes de travaux programmées

Mais pour le budget 2020, Bercy aimerait rogner environ 500 millions sur les 3 milliards promis. Ce qui remettrait substantiellement en cause l’édifice financier, donc des commandes de travaux déjà programmées. Déjà cette année, l’entreprise avait dû jongler avec une certaine mauvaise volonté étatique, pour financer coûte que coûte sur Paris-Lyon le déploiement de son ERTMS, un système futuriste réduisant les écarts entre les TGV.

Ces avanies budgétaires ne tombent pas vraiment au bon moment. A compter du 1er janvier 2020 et jusqu’à la fin 2026, la loi renforce la « règle d’or » couvrant désormais l’ensemble de ses investissements. Durant cette période transitoire, SNCF Réseau, qui cherche toujours actuellement son futur patron, devra contrôler sérieusement ces investissements (renouvellement, développement, etc.) pour ne pas dépasser un ratio impératif qui sera fixé dans ses statuts.

Denis Fainsilber

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