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TGV en gare de Lyon Part-Dieu
Un TGV en gare de Lyon Part-Dieu. © Falk2 (Wikimedia Commons)

AMÉNAGEMENT. Le débat public qui avait été engagé sur les travaux à réaliser pour fluidifier le trafic ferroviaire à Lyon n’a finalement débouché sur aucun consensus. Après 3 mois de consultations, la commission créée spécifiquement pour l’occasion recommande néanmoins d’étudier plus précisément les différentes options sur la table.

Le noeud ferroviaire lyonnais risque de rester encore emmêlé pour un certain temps. Ce 10 septembre 2019, les organisateurs du débat public engagé sur les travaux à réaliser pour fluidifier le trafic des trains dans l’agglomération lyonnaise ont annoncé avoir échoué à trouver un consensus, d’après l’AFP. Après 3 mois de consultations – du 11 avril au 11 juillet 2019 – et toutes les opinions recueillies au cours des nombreux ateliers et réunions ayant rassemblé quelque 6.400 personnes, la Commission particulière du débat public (CPDP) spécifiquement créée pour l’occasion recommande d’étudier plus précisément les différentes options sur la table.

Concrètement, SNCF Réseau souhaite créer deux nouvelles voies traversant la Capitale des Gaules du nord au sud afin de désengorger la gare de la Part-Dieu. La question est ensuite de savoir si cette liaison doit s’opérer en souterrain – ce que souhaitent les collectivités territoriales – ou en aérien – ce que préfèrent les associations -. Au-delà de cette problématique, le débat public a aussi porté sur d’autres projets également censés dénouer la contraction de trafic observée à Lyon, qui est l’une des villes de France où le transit des trains est le plus important : ont ainsi été étudiés la ligne de contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) pour le fret, l’éventuelle ligne à grande vitesse POCL (Paris-Orléans-Clermont-Lyon) ou encore les accès au tunnel transalpin Lyon-Turin.

“Structurer les projets pour les rendre plus crédibles pour le public”

A l’issue de ses travaux, la CPDP note que l’ensemble des participants aux réunions publiques et autres débats partagent le même constat de saturation des infrastructures ferroviaires, mais que les solutions à mettre en oeuvre sont prévues pour l’heure à un horizon bien trop lointain. De plus, les contributeurs au débat public ont regretté le “manque de coordination entre les acteurs” des transports de l’agglomération lyonnaise. Mais sachant que la commission n’a pas “vocation à donner un avis” ni “à hiérarchiser les diverses opinions”, toutes les cartes sont sur la table : “Il nous paraît difficile pour le maître d’ouvrage de trancher”, a indiqué le président de la CPDP, Jean-Claude Ruysschaert. “On ne peut pas attendre 20 ans une amélioration de la situation”, a-t-il toutefois ajouté, estimant qu’il faudrait “structurer les projets pour les rendre plus crédibles pour le public”, particulièrement sur l’aspect financier. “La balle est désormais dans le camp du maître d’ouvrage”, autrement dit SNCF Réseau. L’ex-RFF dispose maintenant d’un délai de 3 mois pour faire connaître la suite qu’il souhaite donner au rapport de la commission.

Etait également présente à Lyon pour cette occasion la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Chantal Jouanno, qui a rappelé qu’il s’agissait là “du 5e, voire du 6e débat engagé en Auvergne-Rhône-Alpes sur les infrastructures de transport”, précise l’AFP. Et pour l’heure, aucun de ces débats n’a véritablement débouché sur quelque chose. Ce qui fait dire à l’ancienne ministre des Sports qu’il faut “respecter les citoyens qui se sont déplacés”, concluant : “Si on veut en France développer le débat, il faut des décisions claires qui ne soient pas dans des délais de 5 à 10 ans”.

1.150 trains transitent par le noeud chaque jour, dont la moitié de la flotte nationale des TGV

Du côté de SNCF Réseau, le gestionnaire du réseau ferré tricolore, on indique que le noeud ferroviaire lyonnais, objet d’un vaste projet de concertation, joue un rôle non-négligeable dans le fonctionnement du réseau national, étant donné que pas moins de 1.150 trains y circulent chaque jour, dont la moitié de la flotte nationale des TGV. Le noeud est situé à un carrefour européen, connectant l’Europe du Nord avec l’Italie et la péninsule ibérique, et assurant la jonction de 15 lignes régionales, nationales et européennes. L’axe dessert notamment le deuxième quartier d’affaires de France, à savoir la gare de Lyon Part-Dieu, et a vu son trafic de TER s’envoler de 60% en 15 ans. “Le noeud ferroviaire lyonnais est extrêmement sollicité et ses infrastructures arrivent en limite de capacité”, souligne SNCF Réseau. “C’est pourquoi un plan de mobilisation à court et moyen terme a été mis en place avec pour objectif un retour à une robustesse du système en agissant sur toutes les composantes : exploitation et normes, matériels, régénération des installations et travaux d’investissement.”

L’axe ferré mobilisé de nombreux acteurs publics comme privés : l’État, la région Auvergne-Rhône-Alpes, la métropole de Lyon, le Sytral (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise), SNCF Mobilités et SNCF Réseau. Le projet bénéficie par ailleurs du soutien de l’Union européenne. Niveau financements, “la déclinaison du plan de mobilisation dans le contrat de plan État-région (CPER) 2015-2020 porte sur
300 millions d’euros d’investissements sur le périmètre SNCF Réseau”
, indique le gestionnaire.

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